de 87 kg et la femelle mesure 78 cm pour un poids de 37 kg.
Les orangs-outans peuvent vivre de 30 à 40 ans dans la nature. Nénette, une femelle née vers 1969 à Bornéo et hébergée à la ménagerie du Jardin des plantes de Paris, a atteint environ 50 ans.
Comme les autres grands singes, les gorilles et les chimpanzés, et peut-être les macaques crabiers, les macaques de Tonkeans, les capucins, les orangs-outans de Bornéo sont doués de capacités cognitives comme la faculté de se reconnaître dans un miroir, des capacités qui font l'objet de recherche dans la nature et dans les zoos.
ÉCOLOGIE ET COMPORTEMENT
ALIMENTATION
L'orang-outan de Bornéo est principalement frugivore, les fruits représentent plus de 60 % de son alimentation. Il se nourrit également de feuilles, de fleurs, d'écorce, de sève, de champignons, d'insectes et d'œufs d'oiseaux. Cette alimentation est saisonnière, ce qui modifie l'énergie disponible en fonction de la disponibilité en fruits. L'orang-outan est aussi capable de distinguer près de 1 700 variétés végétales pour son usage, ses soins ou sa nourriture.
REPRODUCTION
Le cycle menstruel de la femelle dure environ 30 jours, l'ovulation a lieu le 15e jour du cycle. Lors de la copulation, le mâle et la femelle sont généralement face à face et se tiennent par les bras. La période de gestation est d'environ 9 mois, la femelle donne naissance à un seul petit, rarement deux. La mère s'occupe du petit pendant 6 ans. Elle donne naissance tous les 6 à 8 ans.
HABITAT ET RÉPARTITION
Cette espèce est endémique de Bornéo (ile partagée entre l'Indonésie et la Malaisie), où elle est présente dans les régions de Kalimantan, de Sabah et de Sarawak. Elle vit dans la forêt inondable de basse altitude de Diptérocarpacées. Les larges fleuves sont infranchissables par cette espèce qui ne sait pas nager, ils constituent donc une barrière naturelle qui limite son expansion.
SOUS-ESPÈCES
Selon Mammal Species of the World (version 3, 2005) (26 févr. 2011) :
sous-espèce Pongo pygmaeus morio (Owen, 1837) - en danger critique d'extinction (CR)
sous-espèce Pongo pygmaeus pygmaeus (Linnaeus, 1760) - en danger critique d'extinction (CR)
sous-espèce Pongo pygmaeus wurmbii (Tiedemann, 1808) - en danger critique d'extinction (CR)
Sous-espèces éteintes :
† Pongo pygmaeus ciochoni
† Pongo pygmaeus devosi
† Pongo pygmaeus fromageti
† Pongo pygmaeus kahlkei
† Pongo pygmaeus palaeosumatrensis
STATUT DE CONSERVATION ET MENACES
La population des orang-outans de Bornéo comptait en 2007 d'après l'UICN entre 45 000 et 69 000 individus, entre 3 000 et 30 000 fin 2010, selon une estimation des associations locales et internationales de protection de l'orang-outan. L'espèce aura disparu totalement à l'état sauvage avant la fin de la décennie (2020) si rien n'est fait, notamment la création de sanctuaires protégés dans les dernières forêts tropicales humides malaisiennes et indonésiennes. Le calcul de leur population se fait par estimation : on observe le nombre de nids, puis on extrapole pour une zone, ce qui n'est donc valable que pour une région. L'UICN et l'UNESCO ont dressé une carte assez précise. Une synthèse des données est disponible. Mais ces mêmes pays qui tirent profit de la déforestation massive, souvent unique richesse, ne parviennent pas encore à délimiter et à transformer des surfaces boisées qui se raréfient de jour en jour, en parcs nationaux protégées, à moins qu'ils y soient contraints par les instances et organisations internationales, au nom de la sauvegarde de la biodiversité mondiale. Ce qui est, semble-t-il, la seule et ultime solution contraignante mais efficace à court terme, avant l'épuisement total de l'espèce à l'état naturel. Si la législation indonésienne existe pour protéger les orangs-outans, et si des décrets présidentiels ont été promulgués pour délimiter des zones, les faits priment sur le droit, la corruption empêche le respect des limitations et la pauvreté pousse à la destruction de l'environnement. Le principal problème qui se pose ici, est celui de l'enclavement : la forêt ne se rétrécit pas en reculant sur un front, mais par encerclement le long des routes et des rivières, ce qui empêche les orangs-outans de fuir et réduit encore plus leurs possibilités de reproduction.